(version Française à la suite)
As part of the integration programs for their young public servants, the Dutch ministries organize a study tour to Brussels to visit the European institutions, meet and exchange with their spokespersons, interview and discuss with experts their future interactions with Europe as agents of national ministries. The three-day trip is organized around several main themes: trade, migration, climate, security, etc. in the light of which these young trainees are supposed to question the European institutions and challenge the interlocutors they meet. At the end of the trip, a reflexive time co-organized with Strategic Design Scenarios in which the 120 participants seek to rethink Europe (nothing less!) or at least improve certain aspects.
The informal atmosphere of La Tricoterie in the St Gilles district in Brussels poses this ephemeral laboratory of innovation in strong contrast to the two and a half days spent European institutions. The exercise here is essentially reflexive: to revisit the interactions of the two preceding days, to digest the contradictory inputs, to synthesize the lessons to be brought home … But to better look at it, this ephemeral lab potentially has a far greater scope: to capitalize on the energy and responsiveness of 120 young agents to find ideas and solve problems. If the exercise is is an end to itself today, it would benefit next year to be used by the European institutions visited themselves as a creative opportunity to be seized, a potential for resolving – or at least challenging – European problems and postures.
At the end of the exercise, 14 videos-sketches interpreted collectively among which one finds in bulk: Sessions of votes of the citizens organized like a collective feast moment throughout Europe; The possibility of voting for any candidate for European institutions, giving priority to ideas throughout Europe rather than national scale; A number of national seats in the European bodies correlated with the rates of participation in elections by the citizens of the corresponding country; Expertise in cyber security made available to companies, provided that they, once trained, provide in return the training of their peers; The organization of citizen councils including nationals from different countries to facilitate integration and better benefit from the richness of different cultures of governance in solving specific European problems; A European anti-radicalization fund available to local action; A mandatory European social service for 18-year-olds; A redesign of school curricula to integrate a day of practical practical instruction per week; etc.
Beyond these few examples of proposed ideas, we can note a number of common features in the different proposals that leverage on: more pro-active policies, hard-laws beyond soft-laws especially in the face of major challenges such as climate; Direct involvement of citizens at European level without going through the intermediary of bodies at national level; A vision of localized European citizens favoring local and supra-national levels of governance.
At the end of each presentation, subgroups of participants are invited to imagine the reactions of 3 individuals: one who would be positively affected by their proposals, one with mitigated opinions and one that would be negatively affected. Here again, the exercise is a formative exercise for future national executives: to try to imagine the one or the other – as there is always one – who would be likely to suffer from the collateral effects of a new policy, certainly encourages more discernment. It also makes it possible to give substance to the reactions of users in a public policies design process that is too often above ground.
120 AGENTS PUBLIC NÉERLANDAIS POUR LIFT EUROPE
(English version above)
Dans le cadre des programmes d’intégration de leurs jeunes agents publics les ministères hollandais organisent un voyage d’étude à Bruxelles pour visiter les institutions européennes, rencontrer et échanger avec leurs portes-paroles, interroger et discuter avec des experts leurs futurs interactions avec l’Europe en tant qu’agents de ministère nationaux. Le voyage de trois jours est organisé autour de plusieurs grandes thématiques : commerce, migrations, climat, sécurité, etc. sous l’angle desquels ces jeunes stagiaires sont censés interroger les institutions européennes et les interlocuteurs qu’ils rencontrent. En fin de voyage, un temps réflexif co-organisée avec Strategic Design Scenarios au cours duquel les 120 participants cherchent à repenser l’Europe (rien de moins!) ou tout au moins en améliorer certains aspects.
L’atmosphère informelle de la Tricoterie dans le quartier de St Gilles à Bruxelles pose ce laboratoire éphémère d’innovation en contraste fort avec les 2 jours et demi passés les institutions européennes. L’exercice est ici essentiellement réflexif : revenir sur les interactions des deux jours précédents, digérer les inputs contradictoires, synthétiser les enseignements à ramener à la maison… Mais à y bien regarder, ce labo éphémère a potentiellement une portée bien plus grande : ils agit de capitaliser sur l’énergie et la réactivité de 120 jeunes agents pour trouver des idées et résoudre des problèmes. Si l’exercice est fin à lui-même aujourd’hui il gagnerait l’année prochaine à être mis à profit par les institutions européennes visitées elles-mêmes comme une opportunité créative à saisir, un potentiel de résolution – ou au moins de remise en question – des problèmes et des postures.
Au terme de l’exercice, 14 vidéos-sketches interprétés collectivement parmi lesquels on trouve en vrac : des sessions de votes des citoyens organisées comme un moment de fête collective au travers de l’Europe ; la possibilité de voter pour n’importe quel candidat aux instances européennes en privilégiants les idées aux frontières nationales ; un nombre de sièges nationaux dans les instances européennes corrélé aux taux de participations aux élections par les citoyens du pays correspondant ; de l’expertise en cyber-sécurité mise à disposition des entreprises à condition que celles-ci, une fois formées assurent en retour la formation de leurs pairs ; l’organisation de conseils citoyens incluants des ressortissants de différents pays pour faciliter l’intégration et mieux profiter de la richesse des différentes cultures de gouvernance dans la résolutions de problèmes spécifiques ; un fond anti-radicalisation européen à disposition de l’action locale ; un service social européen obligatoire pour les jeunes de 18 ans ; une refonte des cursus scolaires pour intégrer une journée d’enseignement pratique durable par semaine ; etc.
Au delà de ces quelques exemples d’idées proposées on peut relever un certain nombre de traits communs dans les différentes propositions qui font levier sur : des politiques plus volontaristes, des hard-laws au-delà des soft-laws notamment face à des défis majeurs comme le climat ; une implication directe des citoyens au niveau Européen sans passer par l’intermédiaires des instances et du niveau national ; une vision de citoyens européens localisés privilégiant les niveaux de gouvernance locaux et supra-nationaux.
Au terme de chaque présentations, les sous-groupes de participants sont invités à imaginer les réactions de 3 individus : un qui serait affecté positivement par leurs propositions, un dont l’avis serait mitigé et un qui serait affecté négativement. Là encore l’exercice est formateur pour des futurs cadres nationaux : s’exercer à imaginer soi-même celle ou celui – car il existe toujours – qui serait susceptible de pâtir des effets collatéraux d’une nouvelle politique incite certainement à plus de discernement. Il permet aussi d’incarner dans les réactions des usagers une conception des politiques publiques trop souvent hors-sol.